Nouvelle réglementation Airbnb controversée à Lille : Les acteurs de l'industrie commentent la décision

 

La mise en place d'une nouvelle réglementation Airbnb à Lille suscite des réactions contrastées parmi les acteurs de l'immobilier et de la location courte durée.

À partir du 1er avril 2024, une nouvelle réglementation concernant les résidences secondaires entrera en vigueur à Lille, marquant un tournant dans la gestion des locations saisonnières. Les propriétaires désirant transformer leur résidence secondaire en logement Airbnb à plein temps devront se conformer à un principe de compensation, sans possibilité de dérogation.

Cette mesure vise à protéger l'offre de logement pour les étudiants et jeunes actifs en renforçant la réglementation. Concrètement, les propriétaires concernés devront acquérir un local commercial dans la même zone géographique pour le transformer en logement dédié à la location classique à l'année.

Les professionnels du secteur partagent leurs points de vue : 

Pour mieux comprendre l'impact de cette initiative, nous avons interrogé plusieurs acteurs clés du secteur de l'immobilier et de la location saisonnière à Lille afin d'obtenir leur réaction quant à cette nouvelle réglementation.

Cette mesure suscite des réactions mitigées parmi les acteurs de l'immobilier et de la location courte durée. Charles Versaille, de chez Hôtes en Nord, une conciergerie Airbnb, anciennement city manager de la conciergerie Airbnb Luckey, exprime son inquiétude face à cette réglementation :

“En tant que conciergerie, c’est une mesure qui nous fait très mal, c’est vraiment un coup dur. Nous aurons beaucoup plus de difficultés à avoir de la clientèle et des propriétaires à l’avenir. La seule possibilité pour avoir des clients sera des résidences principales, limitées à 120 jours de location par an.

Je ne pense pas que cette réglementation va régler le problème de logement à Lille. Le problème de logement était là bien avant Airbnb. C’est facile de taper sur Airbnb comme tout le monde depuis des années pour ne pas trouver de vraies solutions. Le problème de logement à Lille est dû aux nombreux logements vacants très nombreux à Lille, au manque de logements sociaux et logements étudiants et au manque de constructions de la part de la ville.”

“Nous allons devoir retravailler notre clientèle. Notre clientèle sera différente, composée principalement de résidences principales. Nous devrons donc multiplier et augmenter considérable notre nombre de clients pour que notre activité reste rentable car nous serons limités en nombre de jours de location, activité qui emploie et soutient de nombreuses personnes, notamment des alternants, les personnes responsables du ménage et nos autres employés.”

Audrey Vayssettes, country manager chez KeyNest France, ajoute à cette analyse :

“Je doute que cette réglementation aide à résoudre la crise du logement. Bloquer Airbnb et le tourisme ne résoudra pas le problème d'accès au logement pour ceux qui en ont besoin. Airbnb ne représente qu'une minorité du problème, et il serait préférable de réquisitionner les logements vacants pour les rendre accessibles aux personnes en difficulté. Malheureusement, jusqu'à présent, il n'y a pas eu de volonté de le faire. 

Cette réglementation semble surtout viser à impacter le secteur de la location courte durée et à bloquer Airbnb, en raison de la perception négative d'Airbnb en France. On a déjà observé cela dans d'autres villes européennes et même en dehors de l'Europe, comme à New York par exemple. Je doute que cela résolve la crise du logement. De plus, cela risque de nuire au secteur du tourisme, car il sera plus difficile de proposer des logements sur Airbnb. Cela favorisera uniquement les personnes aisées qui peuvent investir selon les termes de la loi, aggravant ainsi les inégalités.

Ce qui est dommage, c'est que cela risque d'avoir un impact sur de petites entreprises qui ont été créées autour de ce secteur. Elles ne pourront pas prendre plus d'appartements puisqu'il y aura moins d'Airbnb sur le marché. Ainsi, il y a un risque que ces entreprises, qui ont déjà du mal à survivre avec l'augmentation des charges, soient touchées. Et attaquer de petites entreprises dans un contexte comme celui-ci n'est pas acceptable.”

En revanche, Junior Adegnika Lepengue, propriétaire et hôte Airbnb, voit d'un bon œil cette réglementation : 

“Je pense que cette réglementation est une bonne idée, Lille est une ville étudiante, donc cela pourra être utile. Je ne fais pas Airbnb à temps plein, donc cette décision ne devrait pas trop m’impacter. Je loue mon logement lorsque je suis en vacances ou en déplacement, et j’utilise KeyNest pour remettre mes clés à distance. Donc je ne pense pas que cette réglementation m’impactera. Cette réglementation limitera sûrement les gens à ne louer que 120 jours par an leur résidence principale, ce que je trouve suffisant, en tout cas c’est le cas pour moi.”

Ainsi, ces avis contrastés mettent en lumière les différentes perspectives face à cette nouvelle réglementation. Tandis que pour les professionnels vivant de l'activité Airbnb, cette mesure représente un défi majeur avec des conséquences potentiellement néfastes, pour les utilisateurs occasionnels, elle semble moins contraignante et même bénéfique pour le marché immobilier de la ville.


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Emma Leon